Le Baromètre ADquation Blé tendre : des intentions de semis prudentes ?
Selon notre enquête ADquation-Agrodistribution, les surfaces emblavées en blé tendre hiver devraient être en légère diminution en 2019-2020 par rapport à la dernière campagne. Ce qui interpelle Agritel, mais pas une coopérative telle Valfrance.
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La moitié (53 %) des producteurs de blé tendre d’hiver envisagent une stabilité de leur surface en blé l’année prochaine. C’est le résultat de notre baromètre ADquation-Agrodistribution, qui fait le point chaque année sur les intentions de semis de blé tendre.
Cette proportion est similaire quelles que soient les régions, quoiqu’un peu plus élevée dans le Nord-Est (60 %) et chez ceux possédant moins de 100 ha de SAU (60 %).
Diversification des assolements
A contrario, 19 % des agriculteurs cultivant du blé envisagent une superficie à la hausse, tandis que 27 % prévoient une diminution de leur surface. C’est particulièrement le cas des agriculteurs ayant 50 ha de BTH ou plus (43 %). Cela laisse à penser au global à une baisse de surface.
Chez Valfrance, où les semis sont en cours, Hugues Desmet, responsable collecte, confirme s’attendre à une évolution « neutre, voire en légère baisse, d’autant que de nombreux méthaniseurs se mettent en place », ce qui participe à la diversification des cultures.
« Pas de raison que les emblavements baissent »
À l’inverse, Sébastien Poncelet, analyste chez Agritel, trouve ces résultats « curieux ». Et d’argumenter : « Aujourd’hui, les agriculteurs en ont marre du colza dont la culture devient problématique, les orges brassicoles sont au prix des orges fourragères, les maïs subissent des sécheresses à répétition, et les betteraves ne sont pas dans une orientation favorable avec la crise du sucre. Seules les pommes de terre peuvent progresser, mais pas de là à prendre sur les surfaces de blé. D’un point de vue économique, en force relative par rapport aux autres productions, il n’y a pas de raisons que les emblavements en blé baissent. »
Par ailleurs, le marché du blé est remonté à 170 €/t en rendu portuaire la semaine dernière, « soit un gain de plus de 10 € sur le mois de septembre », précise Lucile Talleu, chez Coop de France Métiers du grain. Sur l’échéance de décembre Euronext, un plus haut depuis deux mois, à 176 €/t, a été atteint.
En comparaison, la sole de blé tendre avait augmenté de 2,8 % l’an dernier, passant de 4,88 à 5,02 Mha. La surface maximale historique avait été atteinte en 2014-2015, avec 5,16 Mha.
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :